Prise en charge des compagnies d'assurances ? ... Mais que se passe-t-il ?
Chères et chers lecteurs,
J'ai très longtemps hésité à rédiger sur le sujet. Pourtant, il me paraît essentiel que ma clientèle, ainsi que celle d'autres thérapeutes soient informées convenablement.
Bien que je risque de m'attirer quelques foudres, je préfère informer car il me paraît essentiel de comprendre le fonctionnement des remboursements de la médecine dite complémentaire.
Vous avez déjà lu sur les sites de beaucoup de thérapeutes "prise en charge par les assurances complémentaires" ou encore "thérapeute reconnu ASCA/RME" ou encore "APTN".
Mais qu'est-ce que l'ASCA - RME - APTN et autres ?
Ce sont des associations ou fondations qui ont pour but de créer des formations adéquates et de qualités pour les thérapeutes, avec des exigences précises pour les écoles formatrices, qui vous permettront de bénéficier de prestations de qualités. Elles facilitent également la conclusion de conventions entre les thérapeutes professionnels et les assurances maladies, ainsi que l'accréditation des écoles formatrices qui répondent aux exigences selon les spécialisations.
Mais attention, ce n'est pas parce qu'il n'est pas notifié sur la plaque de cabinet de votre thérapeute ASCA, RME, etc... ou encore sur sa carte de visite, que celui-ci n'a pas bénéficié de ces formations exigeantes selon ces critères.
L'absence de cette notification sur sa carte de visite peut indiquer que votre thérapeute ne s'est pas inscrit auprès de ces associations à la réussite de son diplôme, mais pas que sa formation est moindre et c'est un choix du thérapeute.
Pourquoi ?
Ce que vous devez savoir.
Pour votre thérapeute, lorsqu'il s'est formé par exemple comme nous ici, dans le domaine de la phytothérapie ; afin d'être qualifié "phytothérapeute", il doit avoir exécuté environ 800h de formations qui répondent aux exigences des ces associations et des écoles accréditées.
Le montant de base de ces heures de formations correspond environ entre CHF13'000.- et CHF 15'000.- selon les écoles fréquentées et leurs tarifs (car oui, pour cela aussi il n'y a pas de base légale...). Et ceci sans compter les frais supplémentaires à l'obtention d'un éventuel brevet fédéral qui n'apportera pas plus de poids au niveau du remboursement des prestations. Vous allez comprendre.
Au terme de ces formations, pour pouvoir être intégré dans ces associations, votre thérapeute devra encore débourser une cotisation annuelle entre CHF 300.- et CHF 500.-, selon l'association qu'il choisit, sans parler des frais de dossier et d'inscription de base, et ce pour chacune de ces associations.
C'est à cet instant que cela se corse pour vous ET pour le thérapeute. Nous entrons dans un système régit par l'Etat dans l'Etat. Les règles et non pas les lois, établies par nos compagnies d'assurances complémentaires sous forme de "conditions générales", donnent du fil à retordre à nos assurés, aux thérapeutes, tout comme aux fondations et associations qui ont pur but de favoriser une prise en charge ainsi que des soins de qualité.
Alors bien sûr, ces fondations exigent de nos thérapeutes qu'ils continuent à se former, ce qui est tout à fait normal. Mais rien n'empêche le thérapeute de se former continuellement et d'indiquer ces formations dans sa salle d'attente par esprit de transparence, même si celui-ci n'est pas inscrit par la suite.
Nous y sommes...
Chaque association ou fondation a ses contrats/conventions avec une ou plusieurs compagnies d'assurances. Ainsi, si votre thérapeute est inscrit uniquement à l'ASCA, les prises en charges seront effectuées par un nombre précis d'assurances. S'il rajoute une inscription supplémentaire à RME, il rajoutera (en plus de frais supplémentaires pour lui) une possibilité complémentaire pour sa clientèle, puisqu'RME travaillera avec quelques mêmes compagnies et plus encore, et ainsi de suite.
A cela s'ajoute enfin les règles dites "conditions générales" de votre compagnie d'assurance. Et pour couronner le tout, chaque compagnie d'assurance choisira le thérapeute avec lequel elle souhaite travailler, selon une liste qu'elle établit, à bien plaire rappelons-le.
De ce fait, même si votre thérapeute est inscrit auprès de l'ASCA, RME, ou une autre association/fondation, vous n'avez pas la garantie que celui-ci soit pris en charge, tout comme vous n'avez pas la garantie que sa prestation soit prise en charge. C'est valable aussi pour votre thérapeute qui paiera, pour certains de ses clients, une cotisation annuelle dans le vide.
Quel business me direz-vous...
Les questions à se poser...
Mon thérapeute a-t-il des formations de qualités répondant aux exigences des associations et fondations en charge du maintien des prestations d'une médecine complémentaire de qualité ?
Mon assurance complémentaire couvre-t-elle les prestations dont j'ai besoin ?
Le coût annuel de mon assurance complémentaire, si ces prestations ne sont pas remboursées, couvre-t-il le coût d'une consultation au minimum ?
Les frais de traitements (médications alternatives) sont-ils réellement couverts en plus du traitement par le thérapeute ?
Prenons l'exemple de la nutrition, l'aromathérapie ou encore la médecine chinoise et ayurvédique.
Aujourd'hui, la population aspire à un mieux-être en passant par l'activité sportive, la nutrition et la diététique et les traitements de diverses pathologies au naturel. Fonctionnant ainsi dans l'espoir de limiter les coûts sur un système de santé tirant la sonnette d'alarme sur le sujet, très souvent par le biais de notre Magistrature fédérale.
Toutefois, même si ces thérapies permettront, lorsqu'elles sont pratiquées, d'éviter un bon nombre de pathologies et de soins amenant à une augmentation des coûts de la santé, considérées comme trop fréquentes, certaines compagnies d'assurances réduisent et réduiront leurs prestations en matière de médecine complémentaire.
Ces prestations font donc parti de l'excuse d'une augmentation de leurs coûts et sont de ce fait rayées de la liste et jetées aux oubliettes. Avec elles se joignent les thérapeutes qui les pratiques et qui paient pourtant une cotisation auprès des fondations/associations qui tentent de bien faire en négociant ces conventions.
Alors, que la population souhaite diminuer ses coûts relatifs aux prestations LAMal et aspire à une meilleure santé psychique et physique, les compagnies d'assurances s'assurent, dans une moindre appréciation de la situation, de ne pas avoir à rembourser des frais préventifs, en réduisant les prestations de prises en charge chaque année, sans que cela ne soit aperçu par les consommateurs.
Il est vrai que bien souvent, ils ne prennent pas le temps de lire leurs nouvelles conditions générales de prise en charge lors du renouvellement de leur contrat. Evidement, ces informations n'étant pas transmises généralement avec les indications de leurs nouvelles primes dans le temps imparti pour leur résiliation, puisqu'elles deviennent valables à la conclusion du nouveau contrat ou du renouvellement.
Une petite faille dans le système, qui permet aux compagnies de modifier leurs conditions générales pour une validité au 1er janvier de l'année suivante pendant ce laps de temps, sans vous en informer au préalable pour votre réflexion.
Dès lors, lorsque vous débuter l'année pensant avoir économisé sur vos primes, vous découvrez de nouvelles conditions générales valable pour la nouvelle année dont vous n'avez plus qu'à vous soustraire. Ainsi, les prestations de nutrition, aromathérapie, diététique, phytothérapie et j'en passe ne font plus partie de la carte des prestations de votre compagnie au moment du renouvellement de votre contrat.
On peut considérer de surcroît, à leur décharge, que le coût des primes étant un sujet important au niveau du budget, on ne prend pas le temps de lire ce qui est assumé par les compagnies et l'on s'attarde sur le prix du contrat, dont journaux et divers médias captent l'attention du consommateur, pendant cette période de possible résiliation. Marketing vous me direz ? Nul n'est censé ignoré la loi me direz-vous aussi... Encore faut-il avoir ces informations au bon moment.
Aujourd'hui, nous vivons dans une époque ou l'on peut définir notre système de santé comme étant de qualité, mais évoluant toutefois à deux vitesses. Des prestations LAMal qui couvrent une majorité des prescriptions non-nécessaires au suivi du patient et son état de santé ; pour diminuer la couverture de prestations permettant de limiter l'augmentation des coûts de manière préventive sur le long terme. Reste à savoir de quel côté nous aimerions faire pencher la balance.
Au terme de votre lecture attentive sur le sujet, il est temps de vous consacrer à l'inspection de votre contrat d'assurance complémentaire. De lire les conditions générales et surtout, surtout, de vous poser la question des frais payés au bénéfice des compagnies d'assurances pendant X temps. De se questionner si vous n'auriez pas meilleur temps de mettre cet argent de côté sur votre budget, afin de pouvoir bénéficier de soins de qualités par un thérapeute ayant effectué des formations accréditées mais ayant refusé de participer à un business bien rôdé, ficelé par ce que l'on peut appeler d'Etat dans l'Etat.
En attendant, pensez à prendre soin de vous, vous êtes importants.
Bien à vous Chères et Chers lecteurs.